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L’intelligence émotionnelle : une compétence clé en gestion

Avez-vous déjà passé une journée complète sans vivre aucune émotion? Si vous répondez oui à cette question, vous nous remercierez d’être tombé sur cet article!

Les émotions font partie intégrante de notre vie quotidienne. Elles sont omniprésentes et il est tout à fait impossible de s’en débarrasser. Il existe cependant une compétence que nous pouvons développer afin d’utiliser nos émotions à notre avantage : l’intelligence émotionnelle.

Comme gestionnaire, vous avez probablement entendu, au cours de votre carrière, toutes sortes de fausses croyances reliées aux émotions : il faut cacher ses sentiments pour être crédible et se faire respecter, ou encore, ce sont les faibles qui ressentent et laissent paraître leurs émotions.

Nous verrons dans les prochaines lignes que vos émotions sont plutôt un levier de succès, tant sur le plan personnel que professionnel.

Intelligence émotionnelle et quotient intellectuel : quelle est la différence?

Avant d’étudier le concept d’intelligence émotionnelle, il est important de savoir le distinguer de l’intelligence proprement dit. Aussi connu comme le quotient intellectuel (QI), l’intelligence se définit comme l’ensemble des fonctions mentales ayant pour objectif la connaissance conceptuelle et rationnelle. La société accorde une grande valeur au QI qui est notamment valorisé par le système d’éducation actuel. Certes, le QI a un lien direct avec la réussite académique, mais est-ce que réussir à l’école nous garantit par la suite la réussite dans toutes les autres sphères de notre vie?

Est-ce qu’un gestionnaire qui, à l’époque, était premier de classe au baccalauréat possède de meilleures habiletés de gestion qu’un autre qui avait de moins bons résultats académiques? La réponse est non. Vous connaissez fort probablement des gens dans votre entourage qui sont extrêmement intelligents, mais qui n’ont pas des relations sociales satisfaisantes. Ce qui explique que le quotient intellectuel seul ne mène pas directement vers la réussite.

L’intelligence émotionnelle : c’est quoi au juste?

Il s’agit de l’utilisation « intelligente » de nos émotions. Ça vous semble peut-être banal à première vue, mais attendez un peu…

L’intelligence émotionnelle nous permet d’utiliser volontairement nos émotions à notre avantage pour qu’elles guident nos comportements et nos réflexions de façon à orienter nos actions et nos réactions vers les résultats escomptés. C’est la capacité à d’abord comprendre nos propres émotions, à reconnaître celles des autres autour de nous et à avoir du succès dans nos relations interpersonnelles en utilisant stratégiquement nos émotions.

4 composantes de l’intelligence émotionnelle pour avoir du succès au travail… et dans la vie

Avant de vous autoproclamer spécialiste en intelligence émotionnelle, regardons d’un peu plus près les différents niveaux de cette compétence essentielle.

La conscience de soi : C’est votre capacité à comprendre vos émotions, les distinguer les unes des autres et comprendre les réactions qui y sont associées. Vous devez donc savoir vous observer et vous poser les bonnes questions afin d’analyser ce que vous ressentez dans une situation donnée. Ce premier pas vous permettra de ne pas être à la merci de vos émotions.

Votre employé débarque dans votre bureau en colère après avoir appris à la machine à café que son collègue ait obtenu la promotion qu’il convoitait. Il crie et vous menace de démissionner. Vous sentez la pression qui monte et avez envie de lui répondre impulsivement. Vous constatez que vous serrez les dents et vous sentez votre visage tourner au rouge. Vous êtes en mesure d’identifier votre réaction à l’attitude agressive de votre employé. Vous faites alors preuve de conscience de soi.

La maîtrise de soi : Avant de penser à gérer les autres, il faut d’abord être en mesure de savoir se gérer soi-même. On parle ici de votre capacité à contrôler vos émotions et à démontrer les émotions appropriées au contexte dans lequel vous vous trouvez.

Revenons à notre exemple précédent dans lequel vous avez identifié votre réaction à la colère de votre employé. L’envie de lui répondre sur le même ton se fait sentir, mais vous prenez une grande inspiration et invitez votre employé à s’asseoir afin de prendre le temps de discuter calmement. Vous êtes donc en mesure d’identifier l’émotion appropriée au contexte : si vous vous emportez, vous n’atteindrez pas votre objectif de mobiliser cet employé et de le convaincre de ne pas quitter l’entreprise.

La conscience de l’autre : Avant de savoir utiliser les émotions à votre avantage, le dernier pas à franchir est de faire preuve d’empathie. Cette composante vous permet de vous mettre dans la peau de l’autre et de comprendre ce qu’il vit.

En prenant quelques minutes pour discuter avec votre employé, vous comprenez qu’il est en colère parce que vous n’avez pas pris le temps de lui annoncer vous-même qu’il n’obtiendrait pas la promotion tant convoitée. Il vous avoue être déçu, qu’il croyait que votre relation était honnête et transparente et qu’il ne comprend pas la décision prise. En vous mettant dans sa peau, vous êtes en mesure de cerner toutes les émotions de votre employé : il est en colère, mais il est aussi pris au dépourvu, désemparé, découragé et même inquiet de ne pas avoir répondu aux attentes pour obtenir le poste.

La gestion des relations : Une fois que vous êtes maître de vos émotions et que vous comprenez bien celles des autres, vous pouvez mettre à profit ces facultés afin, entre autres, d’exercer du leadership, développer de saines relations, communiquer efficacement et faire preuve d’influence : tous des éléments vous menant droit au succès!

Vous prenez donc le temps de vous excuser auprès de votre employé et admettez que l’annonce du refus de sa candidature aurait dû venir de vous. Vous prenez le temps de souligner différents bons coups qu’il a réalisés au cours des derniers mois et lui proposez une rencontre plus tard dans la journée afin de revenir sur le sujet et discuter de ses ambitions professionnelles.

Certains modèles ajoutent également la notion de motivation à la recette de l’intelligence émotionnelle. La motivation consiste à être résilient, à voir le bon côté des choses. Elle implique de ne pas s’apitoyer sur son sort, mais plutôt de remettre les choses en perspective et de se mettre en action malgré les obstacles, comme l’a fait le gestionnaire dans notre exemple.

Cette mise en situation démontre que l’intelligence émotionnelle permet aux individus d’avoir du succès dans leurs relations et d’atteindre leurs objectifs. Dès le début, la situation aurait très bien pu dégénérer. Si vous n’aviez pas reconnu initialement vos propres émotions et n’aviez pas été en mesure de les contrôler, la suite de cette histoire aurait été bien différente.

Pourquoi les entreprises doivent investir dans le développement des compétences émotionnelles de leurs gestionnaires?

On entend souvent qu’un employé quitte un patron et non une organisation. C’est d’ailleurs ce qui aurait très bien pu se produire dans l’exemple décrit ci-haut.

Les gestionnaires jouent un rôle clé dans la rétention, l’engagement et la mobilisation des membres de leurs équipes. Daniel Goleman, docteur en psychologie et pionnier du domaine de l’intelligence émotionnelle, affirme que « deux tiers des résultats d’une entreprise sont dus aux compétences émotionnelles des gestionnaires ». Les organisations ont donc tout intérêt à investir dans le développement des compétences interpersonnelles de leurs leaders. Des gestionnaires intelligents sur le plan émotionnel peuvent bâtir de saines relations avec leurs équipes, favoriser la rétention des employés clés et ainsi assurer le succès de l’entreprise. L’intelligence émotionnelle fait donc partie des piliers de toute organisation.

Les personnes les plus intelligentes ne sont donc pas automatiquement celles qui ont les meilleures chances de succès dans la vie. Tous les jours, nous avons à affronter nos propres émotions et celles des autres. L’intelligence émotionnelle nous permet d’avoir des relations interpersonnelles plus satisfaisantes, de bénéficier du respect de nos pairs et d’avoir ainsi plus de succès sur tous les plans. Il est donc primordial de miser en continu sur le développement de notre intelligence émotionnelle.

Heureusement, contrairement au quotient intellectuel, le quotient émotionnel (dérivé de l’intelligence émotionnelle) peut évoluer tout au long de notre vie. Il existe différentes stratégies et différents outils vous permettant de rehausser votre niveau d’intelligence émotionnelle.

Restez à l’affût, Flexia Conseil vous dévoilera sous peu une nouvelle formation sur le sujet.

Amélie Savard, CRHA
Consultante RH & DO chez Flexia Conseil

[1]  Dictionnaire Larousse : https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/intelligence/43555

[2] Daniel Goleman (2014) « L’intelligence émotionnelle : analyser et contrôler ses sentiments et ses émotions, et ceux des autres : intégrale »

[3] https://carrefourrh.org/ressources/revue-rh/volume-22-hors-serie/intelligence-emotionnelle

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